Cette année, du 9 au 13 juin, s’est tenue à Nice la troisième conférence
des Nations Unies sur l’Océan. Pour cette occasion, les parterres
du Grand Trianon se sont parés de bleu et blanc.

© EPV / Didier Saulnier

© EPV / Didier Saulnier
Alors que l’on fêtait la Journée mondiale de l’Océan le 8 juin, les jardiniers de Trianon œuvraient à la création d’un nouveau tableau poétique en trompe-l’œil à base de plantes et de fleurs. Célébrant la beauté des fonds marins et invitant à une réflexion tournée vers l’écologie, les parterres haut et bas de Trianon dévoilent peu à peu leurs nouvelles couleurs. Elena Secondo, responsable fleurissement et botanique au service des jardins de Trianon et de Marly, insiste sur l’importance de cette thématique : « Les océans sont très liés à notre survie sur la Terre. » Recouvrant plus de 70 % de sa surface, ils représentent un enjeu majeur national comme international. C’est pourquoi en 2025, Versailles rappelle son engagement dans la préservation de la biodiversité avec ce magnifique parterre de l’Océan.
Parterre haut : la surface de l’eau
Bord de mer agitée par le vent, explosions d’écume et reflets du soleil sur l’eau, telle est l’inspiration pour le parterre haut du Grand Trianon. Afin de recréer cet effet de houle, la sauge farineuse (Salvia farinacea) a été choisie comme élément phare : ses différentes variétés, aux hauteurs d’épis changeantes et teintes contrastées, forment l’illusion de la vague qui se crée progressivement. De l’océan calme, le bleu de l’eau s’éclaircit, jusqu’à obtenir le blanc éclatant de la vague à son apogée. Pour Elena, « c’est tout un jeu de contrastes, de formes, de hauteur, de couleurs sur lequel il faut travailler. » Alors que petites et grandes vagues s’enchaînent grâce aux euphorbes (Euphorbia graminea) et aux gomphrènes (Gomphrena globosa), l’herbe aux écouvillons (Pennisetum villosum) vient compléter le tableau, donnant l’illusion des embruns soulevés par le ressac. Aux angles des parterres marins, les clématites rouges (Clematite viticella) prennent place autour des taupières, telles des étoiles de mer grimpant sur les rochers. Entre les deux parterres, des pots d’agapanthes d’Afrique (Agapanthus africanus) et de dentelaires du Cap (Plumbago capensis) rappellent l’eau de la mer par de douces nuances bleutées.

© EPV / Angéline Lechauve
Parterre bas : au cœur des profondeurs
En contrebas, loin des remous, un autre univers se dessine : celui de la flore sous-marine. Le parterre bas invite à plonger sous la surface, au beau milieu d’un récif imaginaire, avec des coraux et des poissons colorés, que l’on devine par des touches rouges et jaunes parmi le bleu marine des profondeurs.

© EPV / Didier Saulnier
Elena Secondo explique : « Les sauges, au milieu, avec les cosmos et les cléomes blancs suggèrent l’idée de l’océan entier : des nuances de blanc et de bleu avec des touches de jaune et de rouge. » Pour restituer cet écosystème sous-marin, on joue sur les pompons mauves et blancs des délicates scabieuses (Scabiosa atropurpurea), les couleurs vives des gazania jaunes et rouges (Gazania rigens), ou encore les teintes violacées de l’héliotrope du Pérou (Heliotropium arborescens).
Voulant un temps faire oublier les îles de plastique qui représentent une problématique majeure pour la préservation de l’océan, les jardiniers se sont attachés à révéler la beauté des fonds marins au travers de ce parterre. Ainsi cette année, c’est une navigation au cœur de l’océan qui est proposée au Grand Trianon, embelli par une vaste palette de couleurs.
Domitille Alberola,
Assistante éditoriale des Carnets de Versailles
Ce projet a pu voir le jour grâce au mécénat du Marine Stewardship Council, engagé dans la protection de l’écosystème marin.

© EPV / Didier Saulnier