La Grande Perspective partant du château a retrouvé son prolongement dans la plaine de Versailles. Un prolongement qui favorise
la déambulation des piétons, cyclistes et cavaliers de part et d’autre
du Grand Parc dès ce mardi 15 juillet, avec la réouverture
de la grille de l’Étoile royale.
L’allée royale de Villepreux, en juillet 2025. © Didier Saulnier
Créée en 1680 au bout du Grand Canal, l’allée royale de Villepreux a été rattachée au domaine national du château de Versailles dans le cadre de la loi LCAP (lire encadré). Depuis 2010, la communauté d’agglomération Versailles Grand Parc porte le projet de sa restitution, mobilisant de nombreux acteurs parmi lesquels figurent l’État, la Région Île-de-France et le Département des Yvelines.
Il s’agit donc de retrouver l’envergure de la perspective historique tout en revalorisant la plaine de Versailles, précieux écrin de verdure dont plus de la moitié est toujours cultivée. Premier acte : la création d’une piste cyclable dans l’axe de cette allée, puis le lancement de sa replantation jusqu’à l’A12, selon des alignements doubles.
Carte topographique des environs de Versailles dite Carte des chasses [détail], 1792, Paris, Bibliothèque nationale de France. © Paris, Bibliothèque nationale de France (BnF) / Département cartes et plans
Circulations douces
Deux variétés d’ormes ont été choisies. Fin 2025, ce sont plus de cinq cent cinquante arbres qui borderont, sur près d’un kilomètre, l’allée de Villepreux. Cette plantation spectaculaire, de part et d’autre d’un vide central de plus de soixante mètres de large, a été récompensée dès 2023 par le prix Allées d’arbres de l’association Sites & Monuments, qui soutient le projet depuis de longues années1. La Fondation La Marck a été déterminante comme mécène en finançant l’achat des ormes.
© Didier Saulnier
La création de prairies fleuries favorisera également la biodiversité de ce territoire, déjà prisé pour la promenade. Les voies cyclables sont même empruntées par des travailleurs pendulaires qui profitent des boucles de randonnée créées entre le château de Versailles et la vallée de la Mauldre, à l’autre extrémité de la plaine. Une connexion qui prend tout son sens avec le passage de la ligne 13 du tramway à Saint-Cyr-l’École : grâce à la nouvelle station « Allée royale », on profite d’autant mieux de la réouverture de l’accès au parc du château par l’ouest, une entrée qui restitue un point de vue important de la perspective.
Pour ne pas impacter la perception du paysage, les infrastructures y ont été intégrées à l’aide d’un dispositif traditionnel, connu dans le parc de Versailles, celui du saut-de-loup : à cet endroit, le terrain a été décaissé et le tracé de la route départementale modifié, donnant lieu à d’importants travaux de terrassement.
La tenue des épreuves équestres des JO à Versailles a permis d’accélérer la réalisation du projet. C’est ainsi qu’a pu être mise en œuvre la destruction du moulin de Saint-Cyr. Cette ancienne minoterie de cinq étages datant de 1932 déparait non seulement la perspective depuis le château, mais aussi les abords au sud de la Grille royale. Elle laisse la place pour un parking, dessiné par le paysagiste Michel Desvigne, que l’on verra bientôt aménagé pour faciliter l’accès à ces lieux réservés à la contemplation.
Lucie Nicolas-Vullierme,
rédactrice en chef des Carnets de Versailles
1 Julien Lacaze, « Plaidoyer pour une renaissance du Grand Parc du château de Versailles », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, nº 6, 2003, p. 46-61.
Cet article est extrait des Carnets de Versailles n°26 (avril – septembre 2025).
L’allée royale de Villepreux, en juillet 2025. © Didier Saulnier
